Au fil des années, ma relation aux émotions a beaucoup évolué. Alors que je les ais mises de côté pendant très longtemps, elles sont devenues aujourd’hui, un indicateur de mon bien-être, et je les écoute de mieux en mieux.
Pour en arriver là ça a été un long chemin, car il a fallu que je déconstruise beaucoup de croyances autour des émotions et de l’écoute de soi.
J’aimerais partager dans cet article, ce qui m’aide aujourd’hui à mieux vivre mes émotions dans ma vie de maman.
Une histoire chaotique avec les émotions
J’ai été longtemps cachée dans une carapace très dure, résultat d’une enfance chahutée où j’ai du très vite ravaler ce que je ressentais.
J’associais le fait d’avoir des émotions comme de la faiblesse et au contraire la force au fait de ne pas ressentir la peur ou la tristesse.
Je me refusais également de ressentir la joie ou la gratitude, car il ne fallait jamais se satisfaire de ce qu’on avait et toujours atteindre le palier supplémentaire.
Dès que j’obtenais quelque chose, il fallait que j’atteigne quelque chose de nouveau. Insatisfaction permanente…
Pour être aimée et acceptée, je devais porter un masque, ne pas être trop émotive ou sensible !
Toute mon enfance, on m’a expliqué qu’il ne fallait pas trop s’écouter, qu’il fallait faire preuve de volonté, se battre. La vie est une lutte …
J’étais une jeune adulte méfiante, sur la défensive et plutôt mourir que de dire ce que je ressentais.
Je pense que je ne suis pas la seule à être dans ce cas-là, que ce soit à l’école, au travail et même auprès de son entourage, c’était malvenu de dire ce qu’on ressentait.
On associe souvent la réussite à une certaine dureté surtout pour nous les femmes. Beaucoup d’entre nous, nous coupons de notre sensibilité pour gravir les échelons. On valorise le mental, plutôt que l’émotionnel.
Mais ça c’est ce qu’on voit dans le diable s’habille en Prada et heureusement aujourd’hui on comprend de mieux en mieux le rôle des émotions. Cela se voit d’ailleurs dans les nouveaux modèles éducatifs enrichis des découvertes de la neuroscience.
Ma compréhension du rôle des émotions
J’ai eu plusieurs déclics concernant les émotions, car j’ai toujours eu envie de comprendre le sens de la vie et je me suis très jeune intéressée au développement personnel et à la spiritualité.
En 2017, j’ai découvert grâce à mon entreprise, la communication non violente avec une conférence de Thomas D’Ansembourg et également un cycle de formation de 2 jours.
Grâce à cet outil, j’ai pu comprendre que les émotions sont un indicateur de notre vie intérieure et de la satisfaction de nos besoins. Les émotions du latin e-movere (bouger à l’extérieur) ont besoins de circuler pour s’apaiser. Si tu gardes une émotion à l’intérieur, elle finit par te ronger.
Ne pas prendre en compte nos émotions ; c’est comme ne pas regarder le signal qui indique qu’il n’y a bientôt plus d’essence dans sa voiture.
Avec la maternité,, il nous arrive très souvent de mettre nos besoins au second plan, pourtant si on ne remplit pas nos propres besoins, nous ne pourrons pas remplir ceux de nos enfants de manière durable. Qu’elles soient confortables ou non, elles nous indiquent si nous sommes justes envers nous-mêmes.
La CNV apprend à reconnaitre nos besoins, à exprimer nos ressentis et à formuler une demande pour que nos besoins soient remplis.
Le post partum et l’impact sur les émotions
Comme je l’ai développé dans l’article sur la santé mentale des mères, le cerveau de la maman est modifié pendant la grossesse et après l’accouchement. Ce qui vient intensifier le flow des émotions et la vulnérabilité des jeunes mamans.
Ces changements combinés à une surplus de fatigue et de stress, peuvent clairement être une difficile à gérer.
Beaucoup de mamans pendant la période postnatale ressentent des émotions négatives : anxiété, tristesse, débordement.
Au fil des semaines, si ces émotions ne sont pas accueillies, elles peuvent emmener la maman vers la dépression. La difficulté, c’est que les mamans ne savent pas que la maternité peut les fragiliser psychologiquement. Si elles étaient mieux informées, elles seraient moins surprises de ce qui leur arrive et pourraient mieux anticiper en préparant le post partum par exemple.
Etre plus émotive pendant le post partum n’est pas un problème, bien au contraire, la nature a bien fait les choses. En effet, les modifications qui se réalisent dans le cerveau entrainent plus de vigilance et d’émotivité pour permettre aux parents de faire preuve de toute l’attention nécessaire à la survie du bébé. Nos bébés naissent immatures, très dépendants de nous.
Selon moi, malgré tout ce qu’on peut encore entendre des héritages du passé, ce n’est clairement pas le moment de lutter contre les messages de nos émotions. C’est vital pour un bébé qui a besoin de soin et d’amour.
Accompagner les émotions de nos bambins
Lorsque nos petits sont amenés à vivre leurs premières émotions, nous sommes de nouveau confrontées à comprendre leur rôle pour accompagner nos enfants.
Cependant avoir les outils n’est pas toujours suffisant. Même si on sait qu’il faut garder son calme, même si on est adepte de parentalité positive, parfois ou même souvent on craque et on culpabilise. En effet, ce que vit notre enfant, vient nous confronter à nos propres émotions, surtout si ces dernières sont mises sous le tapis !
Quand son enfant crie, tape, pleure, c’est parfois dur de prendre du recul.
Ce qui est intéressant, c’est que ça nous permet de mieux nous comprendre, et de mieux nous occuper de nous. En effet, plus on comprend les émotions de son enfant, plus on s’autorise également à avoir des émotions et à les accepter.
Cultiver sa force émotionnelle pour être plus sereine
Dans les premières semaines, mois, voire années, tu peux te sentir fragile émotionnellement, surtout si tu penses devoir tout mener de front, que tu ne t’occupes pas de très propres besoins, et que tu manques de sommeil.
Bien que tu es toute la connaissance, tes actions sont contrôlées par ce que tu ressens.
Si tu es à vif, tu vas réagir de manière impulsive, car c’est ton instinct de survie qui parle d’abord. Pour pouvoir vivre plus sereinement les challenge de la maternité, tu peux regarder du côté de tes émotions, comment est-ce que tu les vis actuellement ?
Est-ce que tu les enterres ou est-ce que tu exploses ?
Comment je régule un peu mieux chaque jour mes émotions
J’ai au fil des années utilisé plusieurs manières pour réguler les émotions et me sentir plus sereine au quotidien.
L’objectif n’est absolument pas de la réprimer, mais bien au contraire de pouvoir l’observer et la laisser partir.
La respiration
Le simple fait de prendre quelques respirations profondes, ventrales peut t’aider à te détendre immédiatement et ainsi à réguler plus facilement ton émotion.
L’écriture
Si tu as la possibilité, écris tout ce qui te passe par la tête au sujet d’une situation qui te dérange. Cela va te permettre de sortir toutes ces émotions et ces ruminations pour les relire ensuite, les observer et les jeter comme si tu t’en débarrassais.
Par exemple, il y’a quelques temps, mon fils avait des émotions très intenses et avec la fatigue j’ai perdu patience à plusieurs reprises.
Alors j’ai pris une feuille et j’ai écrit : « j’en ai marre quand il crie et quand il pleure. J’en peux plus qu’il se réveille 5 fois par nuit…. »
J’ai extériorisé et ensuite je me suis sentie beaucoup mieux. Ensuite j’ai écrit les pensées que j’aimerais avoir à la place pour rester calme dans de prochaines situations similaires (cf travail sur les croyances).
L’EFT
L’EFT pour emotionnal freedom techniques, est une technique de libération émotionnelle qui consiste à se tapoter sur différents points énergétiques inspirés de l’acupuncture. Cette méthode permet de faire circuler l’énergie et de libérer l’émotion inconfortable plus facilement.
Dans la vie de parent, cette technique aide à gérer, le stress, l’anxiété, la tristesse, la colère.
L’EFT est également un outil très intéressant à partager à ses enfants en grandissant.
Le travail sur ses croyances
Les actions que nous faisons sont à 95% issues de notre inconscient qui depuis l’enfance s’est construit au fil de nos expériences et de notre éducation, qui ont constitué des croyances.
Les croyances que nous avons créent des pensées qui à leur tour créent des émotions confortables ou inconfortables. Les émotions vont influencer à leur tour nos actions.
Exemple
CROYANCE : Je crois que mon enfant fait un caprice, le caprice a une connotation plutôt négative qui vient dire que mon enfant fait exprès d’agir comme il le fait)
PENSEES : J’ai des pensées qui me disent qu’il me manipule et que c’est inacceptable.
EMOTION : Je ressens de la colère
ACTION : Je punis mon enfant
CROYANCE : je crois que mon enfant se développe et qu’il a besoin d’être accompagné
PENSEES : J’ai des pensées en conséquence qui me disent que mon enfant à besoin d’aide
EMOTION : Je ressens de l’empathie
ACTION : J’accueille sa colère, je reste calme, je réponds à ses besoins
Bien entendu c’est souvent plus nuancé, mais clairement, nos actions vont être très différentes si nous pensons que notre enfant nous manipule ou qu’il a besoin d’être accompagné.
Pendant le postpartum, il nous arrive d’avoir des pensées très noires qui créent des émotions difficiles.
- Je me sens seule
- Je dois tout faire
- Je me dégoute
- Il faut que je fasse ci et ça et aussi ça
Si on laisse faire notre cerveau, il prend le contrôle. Clairement ces pensées ne servent pas notre bien-être. D’où l’intérêt de les observer, de les écrire et de les modifier pour créer des émotions qui elles servent notre bien-être.
- Je suis seule devient je peux compter sur lui, ou sur elle si j’ai besoin d’aide.
- Je me dégoute peut-être remplacée par mon corps vient de donner la vie et il a besoin de temps …
- Il faut que je fasse ci et ça et aussi ça par je fais de mon mieux.
Là déjà, ces pensées mettent beaucoup moins la pression, car on remplace des pensées destructrices par des pensées qui nous encouragent. Il en découlera alors des émotions beaucoup plus positives.
Finalement les émotions sont au cœur de notre vie et de notre rôle de parents. Nous n’en avions pas réellement conscience car on ne nous en a pas parlé quand on était enfant. Notre challenge aujourd’hui, est à la fois de se réinformer sur les émotions et de les apprivoiser en tant que parents pour ensuite transmettre les clés à nos enfants.
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